Lectures...

Des lectures d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, et celles de demain qui n'ont pas encore été traduites :)


jeudi 31 mars 2016

1Q84, Haruki Murakami

Parution: septembre 2012
Editions: 10-18
Traduction: Hélène Morita

L'histoire: En l'an 1984, Tengo et Aomamé, deux trentenaires, se cherchent dans un autre espace-temps, l'année 1Q84. Cet espace-temps est celui des Little People, de la crisalide de l'air, des sectes et du  contrôle par le gourvenement. La manipulation est partout. Le destin des deux personnages est lié par une jeune auteur dyslexique, qui a vécu dans une secte et que Tengo aide à réécrire son histoire, qui sera dévoilée au public au prix fort...



Mon avis: Quand j'ai découvert un extrait de Murakami en licence LLCE, je m'attendais à une réécriture de 1984 d' Orwell, qui est beaucoup plus court. Ici, l'année 1Q84 se décompose en trois parties: 
- livre 1, avril-juin; 
- livre 2, juillet-septembre; 
- livre 3, octobre- décembre.
J'ai eu l'ambition de lire ces trois romans à la suite, mais j'ai visé un peu haut. J'ai mis facilement deux semaines à lire chaque tome, et l'écriture de Murakami est si lourde que j'ai été obligée de faire des pauses cognitives en lisant autre chose entre deux tomes ( Sophie Kinsella me vide bien la tête^^). Je ne dis pas que les romans ne sont pas bien pour autant.
Quand on commence cette trilogie, en fait, il faut avoir du temps devant soi. L'histoire est complexe, chaque chapitre est destiné à un personnage (un peu comme le Trône de Fer, et j'ai sûrement eu le même rythme de lecture...), on ne peut pas se dire qu'on lit un seul chapitre et qu'on lira la suite le lendemain, sinon, on risque vite d'être découragé, et ça a été mon cas...
Ce qui m'a posé problème, ce sont les nombreux noms en japonais.  Je venais juste de finir Ne lâches pas ma Main de Michel Bussi, dans lequel il y a beaucoup de créole, quand j'ai entamé 1Q84. Le changement de sonorités à été brutal! Aomamé signifie "graine de haricots germé", un détail qui a de l'importance pour la suite du roman ( mais on apprend la traduction dans le livre 1 et on en a besoin dans le livre 3... il faut une bonne mémoire!), et c'est aussi le cas pour les noms de lieux. Donc, au bon d'un moment, soit on prend des notes, soit on utilise sa mémoire, mais il faut vraiment faire attention à chaque détail, ce qui rend la lecture encore plus lourde et cognitivement fatiguante.

Je m'attendais à une réelle dystopie, j'ai été quelque peu déçue. Pas de Big Brother imposant, pas de crise des casseroles comme dans 1984, pas vraiment d'action qui m'a fait frémir. C'est tout simplement très japonais: contemplatif. On est là, on est bien, on lit l'histoire sans forcément attendre la suite. On accompagne les personnages, finalement, dans leur tranche de vie.

Donc, je n'ai pas vraiment aimé lire cette trilogie, pourtant j'avais accroché pendant mes études. Est-ce que c'est parce que j'ai plus la tête au travail qu'à la lecture, ou bien parce que j'ai lu la traduction française? Si j'ai le temps, je relirais du Murakami en anglais ( je ne parle malheureusement pas japonais^^), mais ce n'est pas pour maintenant.

Point positif: j'ai découvert le compositeur Janacek, car sa Sinfonietta est un leitmotiv dans 1Q84.

J'ai découvert sur Youtube que la trilogie avait été adaptée au cinéma, j'aurais peut-être la curiosité de voir le film, peut-être que j'aimerais plus l'histoire de cette façon, sans les longues description qui font perdre le fil de l'action...

NB: mieux vaut prononcer le titre à l'anglais, "q" se prononce "kiu", qui veut dire "neuf" en japonais ;-)

mardi 29 mars 2016

Bridget Jones 3, le film!

Hé oui, ça y est, le film que j'attends tant depuis son annonce, et depuis que j'ai lu le roman, va arriver au mois de septembre...
Un nouveau trailer est sorti hier, le film s'appellera Bridget Jones' baby... A quel moment est-ce qu'on parle d'un bébé dans Bridget Jones 3? Elle a deux enfants, mais pas des bébés...

J'attendais cette suite avec impatience, mais en voyant la bande-annonce, j'ai compris qu'il ne s'agirait pas de l'adaptation du roman( http://leslecturesdepouti.blogspot.fr/2014/09/mad-about-boy-helen-fielding.html), mais d'une sorte d'entre-deux: elle attend un enfant, Marc Darcy est vivant...

Car oui, ce qui est dommage, c'est que finalement, les lecteurs du roman sont spoilés d'avance!
C'est vrai qu'à la fin du deuxième film, on a envie (je parle pour moi en tout cas) que Bridget ait des enfants avec Marc, on veut savoir ce que deviennent les personnages. J'étais très contente du roman, on verra bien ce que donnera le film, en espérant que ce soit le début de plusieurs adaptations...

 Je balance le trailer, à vous de juger:


Bon, on retrouve bien la Bridget des deux premiers films, c'est ce qui me plaît le plus ;-)
A noter: Ed Sheeran et Patrock dempsey font partie du casting ;-)


vendredi 25 mars 2016

Odette Toulemonde et autres nouvelles, Eric-Emmanuel Schmitt

Parution: février 2009
Edition: Le livre de poche

L'histoire: "Wanda Winnipeg", nouvelle riche qui revient dans son village natal, voit son passé lui revenir en pleine face lorsqu'elle croise son premier amant.
"C'est un beau jour de pluie", ou comment voir tout ce qui est beau dans la vie après avoir connu le malheur.
"L'intruse", une étrangère dans la maison où une femme active vit seule depuis que son compagnon est parti. Elle a beau tenter de la débusquer, l'intruse est introuvable.
"Le faux", entre mensonge et adultère. Un homme offre un Picasso à sa maîtresse pour la mettre à l'abris, tableau qu'elle pourra revendre en cas de besoin. La maîtresse, trahie par son amant et l'authenticité du tableau, choisit de se venger en offrant à son tour le tableau à une étudiante asiatique. 
"Tout pour être heureuse", ou presque. Une femme découvre que son mari a une double vie le jour où elle rencontre son fils caché. 
"La princesse aux pieds nus", c'est une jeune femme qui profite de son statut pour manipuler les hommes dans un hôtel.
"Odette Toulemonde", c'est une femme comme tout le monde, qui rencontre son auteur préféré, à qui elle est incapable de parler au moment d'une dédicace, elle est comme tétanisée. Elle lui écrit une lettre pour lui dévoiler ce qu'elle a sur le coeur, sans se douter que cette lettre sera lue par l'auteur et que ça fera bascouler son quotidien si tranquille.
"Le plus beau livre du monde", c'est un livre écrit par des prisonnières dans un camp pendant la seconde guerre mondiale.
Huit nouvelles, des personnages attachants, des tranches de vie partagées.



Mon avis: J'ai découvert Eric-Emmanuel Schmitt avec sa nouvelle "La Part de Reine", parue dans le recueil 13 à table! en novembre 2014 (http://leslecturesdepouti.blogspot.fr/2014/11/13-table.html), qui m'avait particulièrement émue. Suite à cette découverte, j'ai acheté plusieurs roman de cet auteur, dont le recueil Odette Toulemonde et autres nouvelles.
C'est difficile de parler d'un recueil de nouvelles. Déjà, on ne peut pas tout résumer, au risque de dévoiler toutes les histoires, et de gâcher le plaisir du prochain lecteur. Ensuite, on a moins le temps de s'attacher aux personnages. J'ai adoré Odette Toulemonde, Wanda Winnipeg, et les femmes des camps de concentration, même si chaque nouvelle porte un message vraiment différent. La schizophrénie, les regrets, les rêves, le chagrin, tous ces thèmes sont brassés dans ce recueil. EE Schmitt a ce talent de faire passer des rires aux larmes, de faire passer un message fort sur un sujet léger, et un message léger sur un sujet fort (lisez vraiment "Le Plus beau Livre du Monde", vous verrez... J'ai attendu la chute, et je ne m'y attendais pas!).
La nouvelle principale du recueil est, bien évidemment, "Odette Toulemonde". J'en avais déjà entendu parler au moment de la sortie du film, mais je n'ai jamais eu la curiosité de le regarder. EE Schmitt explique à la fin du recueil que c'était la première fois qu'il travaillait pour le cinéma. Habituellement, un roman ou une nouvelle est adapté pour l'écran, là, EE Schmitt a adapté son scénario en nouvelle pour l'offrir à tous les lecteurs. Croyez-moi, pour avoir fait des études de cinéma, que lire un scénario peut être parfois plus lourd, avec tous les détails qu'il faut se représenter, et il n'y a pas de focalisation interne, alors qu'avec la nouvelle du recueil, on a bien les sentiments d'Odette... Je préfère!
Suite à cette note de l'auteur, même si je n'ai pas vu le film, après avoir fini ce livre, j'ai eu la curiosité de regarder la bande-annonce du film. Attention spoiler; j'ai l'impression que toute la nouvelle est résumée dans le teaser :-(



J'aime beaucoup la lettre qu'Odette écrit à monsieur Balsan, c'est exactement le genre de message que j'aimerais envoyer à certains auteurs, sauf que... Je n'ose pas. On entend un extrait de la lettre dans la bande-annonce, sinon, il faut lire la nouvelle ;-)

De quoi passer un bon moment!

vendredi 18 mars 2016

Nos Etoiles Contraires, John Green

Titre original: The Fault in our Stars
Publication: Janvier 2012
Edition: Nathan Jeunesse

Résumé: Hazel Grace Lancaster est un adolescente de 16 ans atteinte d'un cancer qui l'empêche de respirer normalement. Ses parents l'obligent à fréquenter un groupe de soutien afin qu'elle puisse parler de sa maladie. Pour elle, c'est surtout l'occasion de retrouver son ami Isaac, qui souffre d'un cancer des yeux. C'est à ce groupe qu'elle fait la connaissance de Augustus Walters, lui aussi ami avec Isaac, et lui aussi atteint d'un cancer, en rémission. C'est grâce à un roman de Peter Van Houten, dont l'héroïne est en phase terminale, que les deux adolescents se rapprochent.


Mon Avis: C'est l'histoire d'une fille qui a un cancer, qui tombe amoureuse d'un garçon qui a le cancer, et c'est trop bien! Bon, j'ai quand même lâché ma larme, mais pas à la fin comme on pourrait le penser... Le narrateur de l'histoire est Hazel, et elle offre, si je puis dire, au lecteur toutes ses émotions, même lorsqu'elle est à bout de force. Le passage où elle a la sensation de se noyer quand elle a trop de liquide dans les poumons est particulièrement poignant et réaliste.
C'est un roman réaliste, de toute façon. On y rencontre des gens qui n'ont rien demandé et qui se retrouvent condamner par la maladie; des parents sont impuissants face au combat de leurs enfants; les malades se demandent qui sera le prochain... Si vous avez accompagné un proche dans la maladie, malheureusement, plusieurs situations vous seront familières.
Après, il y a eu des moments qui m'ont fait sourire: le début d'un idylle, l'amitié née autour d'un roman, se promener avec une cigarette pas allumée donc non-nocive dans la bouche, l'amour de la vie quand notre jour peut être le dernier...


Je ne lis que très rarement de la littérature jeunesse ( je n'accroche pas à la teen-lit en général), mais j'ai bien aimé Nos Etoiles Contraires, même si je ne pense pas le relire de sitôt. Il ne reste plus qu'à voir le film!

jeudi 17 mars 2016

Achats du jour

Parce que j'ai passé une heure hier sur Amazon.co.uk pour ne commander au final "que" quatre romans :-)

Shopaholic to the Rescue, Sophie Kinsella
Parce que j'attends la suite des aventures de Becky depuis que j'ai fini Shopaholic to the stars!


A Girl's Best friend, Lindsey Kelk, auteure qu'une amie m'a fait découvrir et que j'ai adoré avec 10 bonnes raisons d'être célibataire
Always the Bridesmaid, toujours de Lindsey Kelk, avec un titre bien chick-lit

Et enfin, Welcome to Rosie Hopkins' sweetshop of dreams, de jenny Colgan. Je ne connais pas du tout cette auteure, j'ai lu le résumé de son roman la Petite Boulangerie du Bout du Monde la dernière fois que je suis allée à la librairie, ça avait l'air d'être un roman frais et léger, qui fait du bien et donne le sourire. Je commence donc par un autre roman dont le titre m'a donné le sourire (juste le titre, faut le faire, hein :-) ).
Je reçois ma commande dans une semaine, j'ai hâte!

22.11.63, Stephen King

Titre original: 11.22.63
Publication: 8 novembre 2011 (USA)
Edition: scribner (USA)


Résumé: Jake Epping, professeur d'anglais dans le Maine, mange régulièrement au Diner de son ami Al, qui a pourtant mauvaise réputation: les prix étant bas, la rumeur court qu'il s'agit de viande trouvée dans la rue... Un jour, Al demande à Jake de venir dans son diner pour lui montrer une chose invraisemblable. Dans le placard des réserves, il y a une faille spatio-temporelle, qui ne peut nous envoyer qu'à un seul endroit, à un seul moment, en septembre 1958. Jake rentre dans le placard, peu convaincu par son ami, qu'il trouve amaigri et fou. Toutefois, il se retrouve projeté dans le passé. Il en profite pour découvrir la ville de l'époque, boire une pinte... puis reviens dans le présent. Suite à cette expérience, Al lui explique tous les tenants et aboutissants du voyage dans le temps: l'effet papillon peut avoir des conséquences désastreuses sur le présent. On peut essayer de changer ce qui a été négatif dans le passé, mais les conséquences peuvent finalement être pires dans le présent. On peut voyager à sa guise entre le passé et le présent, mais chaque recommencement annule ce qui a été modifié précédemment.
Jake, récemment bouleversé par l'essai d'un de ses étudiants sur le meurtre de sa famille le soir de halloween 1958, saisit alors cette chance de pouvoir offrir à cet étudiant une vie sans ce drame. Et si on allait plus loin? Et si on pouvait vraiment modifié le passé pour éviter des drames nationaux? Et si on pouvait éviter le meurtre de JFK?...
Désormais homme des années cinquante, Jake change d'identité, et commence à traquer Lee Harvey Oswald, assassin présumé du président des Etats-Unis. Entre histoire d'amour et Histoire tout court, il a étrangement le droit à l'erreur, avec la possibilité de reprendre à zéro en revenant dans le présent...

Mon avis:J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman, mais aussi du moins bien, notamment de la part de collègues qui ont arrêté leur lecture avant le deuxième chapitre. J'avais envie de le lire avant de voir la série avec James franco, produite par JJ Abrams, et j'ai accroché dès le départ. L'édition grand format n'étant pas disponible à la FNAC et refusant d'acheter un livre de poche de plus de 1000 pages (poche??? What the hell???), je l'ai acheté en VO directement ( au moins, ce rayon est bien fournit à la FNAC de Chambourcy :-) ). J'ai été dans l'histoire dès le début. La possibilité de changer le passé, de circuler entre deux espaces-temps, la description des scènes à l'identique, les résultats sportifs dans la poche pour pouvoir se faire un peu d'argent dans des paris... Très clairement, j'étais entre La Quatrième Dimension et Retour Vers le Futur. Génial! Stephen King a su reprendre les codes du voyage temporel et les expliquer clairement, dans l'action. Génial (encore).
A chaque nouvelle étape de l'investigation de Jake Epping, je stressais. Est-ce que Oswald va le repérer? Est-ce qu'il risque de mourir, dans ce cas dans le passé? Quelles seraient les conséquences sur le présent? Et s'il reprenait à zéro, devra-t-il recommencer toute sa relation avec Sadie (spoil)? Est-ce que des gens du passé pourrait se rappeler de lui s'il recommençait? Bref, je me laissais emporter par ma lecture tout en me posant 1001 questions.
D'un point de vue historique, l'histoire est vraiment cohérente. D'ailleurs, Stephen King explique ses recherches à la fin du roman, l'aide qu'il a eu, et les éléments qu'il a modifié pour que l'histoire avance sans rentrer dans des détails vraiment trop politiques. Il y a des références à la ségrégation avant les Civil Rights Movements des années soixante, le héros étant choqué par exemple de voir les noirs-américains aller dans des toilettes insalubres, au bout d'un chemin jonché d'herbes vénéneuses, mais l'auteur ne s'éternise pas sur les faits historiques. Un autre élément intéressant: nulle mention de la relation ( fantasmée ou réelle) entre JFK et Marilyn Monroe. Le nom de l'actrice n'est même jamais mentionné. Le lecteur est vraiment dans l'action, du côté de Jake Epping, d'autant plus que la focalisation est interne, donc on a droit à absolument toutes ses pensées et ses sentiments.

Dans sa version originale, le roman fait plus de 700 pages, je ne peux pas faire un article vraiment exhaustif, et la lecture en est tellement plaisante que je ne veux spoiler personne. J'ai mis plus de deux semaines à le lire, ce qui est beaucoup, et chaque moment de lecture était vraiment un moment que j'attendais avec impatience ( j'ai eu le même sentiment pour Career of Evil http://leslecturesdepouti.blogspot.fr/2016/02/career-of-evil-robert-galbraith.html), un moment où j'entrais, justement, "dans une autre dimension", comme dirait Rod Serling.
 C'est Rod ;)


La série est diffusée aux Etats-Unis depuis le 15 février 2016, et elle est plutôt bien adaptée, même s'il a fallu changer beaucoup d'éléments pour que cela tienne en 8 épisodes en moins d'une heure. Un conseil, lisez le roman (oui, je sais, c'est ce qu'on dit toujours!) avant de la regarder, car les détails donnés par Stephen King ont leur importance.
Un dernier détail, qui m'a fait sourire: on sait que Stephen aime faire des ponts entre ses romans ( comme entre Jessie et Dolores Clairborn), ici l'histoire se passe à Derry, en 1958, où des enfants se sont faits tuer par des clowns...

Bref, j'ai été plus que conquise par 11.22.63!