Lectures...

Des lectures d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, et celles de demain qui n'ont pas encore été traduites :)


jeudi 17 mars 2016

22.11.63, Stephen King

Titre original: 11.22.63
Publication: 8 novembre 2011 (USA)
Edition: scribner (USA)


Résumé: Jake Epping, professeur d'anglais dans le Maine, mange régulièrement au Diner de son ami Al, qui a pourtant mauvaise réputation: les prix étant bas, la rumeur court qu'il s'agit de viande trouvée dans la rue... Un jour, Al demande à Jake de venir dans son diner pour lui montrer une chose invraisemblable. Dans le placard des réserves, il y a une faille spatio-temporelle, qui ne peut nous envoyer qu'à un seul endroit, à un seul moment, en septembre 1958. Jake rentre dans le placard, peu convaincu par son ami, qu'il trouve amaigri et fou. Toutefois, il se retrouve projeté dans le passé. Il en profite pour découvrir la ville de l'époque, boire une pinte... puis reviens dans le présent. Suite à cette expérience, Al lui explique tous les tenants et aboutissants du voyage dans le temps: l'effet papillon peut avoir des conséquences désastreuses sur le présent. On peut essayer de changer ce qui a été négatif dans le passé, mais les conséquences peuvent finalement être pires dans le présent. On peut voyager à sa guise entre le passé et le présent, mais chaque recommencement annule ce qui a été modifié précédemment.
Jake, récemment bouleversé par l'essai d'un de ses étudiants sur le meurtre de sa famille le soir de halloween 1958, saisit alors cette chance de pouvoir offrir à cet étudiant une vie sans ce drame. Et si on allait plus loin? Et si on pouvait vraiment modifié le passé pour éviter des drames nationaux? Et si on pouvait éviter le meurtre de JFK?...
Désormais homme des années cinquante, Jake change d'identité, et commence à traquer Lee Harvey Oswald, assassin présumé du président des Etats-Unis. Entre histoire d'amour et Histoire tout court, il a étrangement le droit à l'erreur, avec la possibilité de reprendre à zéro en revenant dans le présent...

Mon avis:J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman, mais aussi du moins bien, notamment de la part de collègues qui ont arrêté leur lecture avant le deuxième chapitre. J'avais envie de le lire avant de voir la série avec James franco, produite par JJ Abrams, et j'ai accroché dès le départ. L'édition grand format n'étant pas disponible à la FNAC et refusant d'acheter un livre de poche de plus de 1000 pages (poche??? What the hell???), je l'ai acheté en VO directement ( au moins, ce rayon est bien fournit à la FNAC de Chambourcy :-) ). J'ai été dans l'histoire dès le début. La possibilité de changer le passé, de circuler entre deux espaces-temps, la description des scènes à l'identique, les résultats sportifs dans la poche pour pouvoir se faire un peu d'argent dans des paris... Très clairement, j'étais entre La Quatrième Dimension et Retour Vers le Futur. Génial! Stephen King a su reprendre les codes du voyage temporel et les expliquer clairement, dans l'action. Génial (encore).
A chaque nouvelle étape de l'investigation de Jake Epping, je stressais. Est-ce que Oswald va le repérer? Est-ce qu'il risque de mourir, dans ce cas dans le passé? Quelles seraient les conséquences sur le présent? Et s'il reprenait à zéro, devra-t-il recommencer toute sa relation avec Sadie (spoil)? Est-ce que des gens du passé pourrait se rappeler de lui s'il recommençait? Bref, je me laissais emporter par ma lecture tout en me posant 1001 questions.
D'un point de vue historique, l'histoire est vraiment cohérente. D'ailleurs, Stephen King explique ses recherches à la fin du roman, l'aide qu'il a eu, et les éléments qu'il a modifié pour que l'histoire avance sans rentrer dans des détails vraiment trop politiques. Il y a des références à la ségrégation avant les Civil Rights Movements des années soixante, le héros étant choqué par exemple de voir les noirs-américains aller dans des toilettes insalubres, au bout d'un chemin jonché d'herbes vénéneuses, mais l'auteur ne s'éternise pas sur les faits historiques. Un autre élément intéressant: nulle mention de la relation ( fantasmée ou réelle) entre JFK et Marilyn Monroe. Le nom de l'actrice n'est même jamais mentionné. Le lecteur est vraiment dans l'action, du côté de Jake Epping, d'autant plus que la focalisation est interne, donc on a droit à absolument toutes ses pensées et ses sentiments.

Dans sa version originale, le roman fait plus de 700 pages, je ne peux pas faire un article vraiment exhaustif, et la lecture en est tellement plaisante que je ne veux spoiler personne. J'ai mis plus de deux semaines à le lire, ce qui est beaucoup, et chaque moment de lecture était vraiment un moment que j'attendais avec impatience ( j'ai eu le même sentiment pour Career of Evil http://leslecturesdepouti.blogspot.fr/2016/02/career-of-evil-robert-galbraith.html), un moment où j'entrais, justement, "dans une autre dimension", comme dirait Rod Serling.
 C'est Rod ;)


La série est diffusée aux Etats-Unis depuis le 15 février 2016, et elle est plutôt bien adaptée, même s'il a fallu changer beaucoup d'éléments pour que cela tienne en 8 épisodes en moins d'une heure. Un conseil, lisez le roman (oui, je sais, c'est ce qu'on dit toujours!) avant de la regarder, car les détails donnés par Stephen King ont leur importance.
Un dernier détail, qui m'a fait sourire: on sait que Stephen aime faire des ponts entre ses romans ( comme entre Jessie et Dolores Clairborn), ici l'histoire se passe à Derry, en 1958, où des enfants se sont faits tuer par des clowns...

Bref, j'ai été plus que conquise par 11.22.63!

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