Lectures...

Des lectures d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs, et celles de demain qui n'ont pas encore été traduites :)


Affichage des articles dont le libellé est autobiographie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est autobiographie. Afficher tous les articles

lundi 15 février 2016

Black Boy, Richard Wright

Publication: 1945 pour l'édition originale
Edition: Gallimard (1974)

L'histoire: Richard Wright est un enfant noir-américain, né dans le sud des Etats-Unis. Responsabilisé très tôt, il s'occupe de sa grand-mère malade, de son petit frère, puis de sa mère qui tombe malade à son tour. Le père est parti quand il était petit, et sa mère se tue à la tâche pour subvenir au mieux aux besoins de ses enfants. Richard doit l'aider, et part en quête de petits boulots: il boit de l'alcool dans les bars alors qu'il est enfant pour faire rire les messieurs blancs, devient distributeur de journaux pendant ses études, manipule des machines dangereuses dans une scierie... Le tout alors qu'il est un des élèves les plus prometteurs de sa classe et pourrait devenir professeur. Cependant, ce qu'on lui demande n'est pas en accord avec ses convictions, donc Richard, adulte, décide de partir pour le Nord des Etats-Unis, direction Chicago.


Mon avis: C'est un récit autobiographique que j'ai dévoré. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec ce roman, mais je n'ai pas pu le lâcher. Le style est fluide, assez enfantin au début, l'auteur se remettant peut-être dans sa peau d'enfant. Malgré tout ce qu'à vécu Richard Wright ( le départ de son père, la maladie de sa mère...), ce n'est pas un récit larmoyant, mais alors pas du tout. L'auteur reste finalement assez factuel, racontant ce qu'il faisait pour ramener de l'argent à la maison ou pour être accepté dans les rues de Jackson, Mississipi. Même si on ne tombe pas dans le pathos, il est intéressant de voir comment un "petit black" devait se débrouiller pour que les autres garçons arrêtent de le frapper et de lui piquer l'argent des courses.

Il est plus courant de lire des romans sur la ségrégation pendant les années 50'-60', soit juste avant le discours de Martin Luther King. Là, dans Black Boy, on est près de vingt ans avant ce discours, et la communauté noire-américaine est loin de se douter de ce qu'il va arriver. Au contraire, on a en face de nous des individus résignés, habitués à la façon dont ils sont traités. Il y a un passage du roman où Richard doit rentrer en ville mais le pneu de son vélo est crevé. Des blancs lui proposent de s'accrocher à leur voiture pour le ramener, mais lui jettent une bouteille de whisky vide au visage et lui ordonnent de les appeler "Sir", par respect. Richard obéit, comme si c'était naturel, même si son état d'esprit évolue au fil des pages.

Néanmoins, tous les blancs n'étaient pas tous les mêmes (heureusement d'ailleurs). Il y a une relation patron-employé avec l'un des protagonistes, qui fait faire une carte de bibliothèque au nom de sa femme, donne la sienne à Richard, et cela permet à Richard d'emprunter des livres à la bibliothèque sous le nom de son patron, les noirs-américains n'ayant pas le droit de lire. Quand on lit ce genre de choses en 2016, ça fait bizarre...



Il me reste juste à lire la suite de l'autobiographie de cet auteur pour apprendre ce qu'il dit du Civil Rights Movement!

lundi 25 janvier 2016

Complètement cramé! Gilles Legardinier

Publication originale: 2012
Edition: pocket

L'histoire: Vieil industriel britannique, Andrew Blake décide du jour au lendemain de tout quitter et de devenir majordome en France. Il confie son entreprise à une jeune employée, et se fait embaucher chez Nathalie, veuve d'un certain âge, au domaine de Beauvillier. Entre Odile, la cuisinière qui ne se laisse aller à la création culinaire que pour son chat Méphisto, Philippe, le régisseur bourru et plein de gouaille, et Manon, une jeune femme de ménage amoureuse, Andrew devient vite une oreille attentive, un ami, un père. Mais Andrew a lui aussi ses problèmes. Son expérience de la vie va-il lui permettre d'aider les autres?

Mon avis:

J'ai lu Complètement Cramé! juste après avoir lu Samantha, bonne à rien faire de Sophie Kinsella (http://leslecturesdepouti.blogspot.fr/2016/01/samantha-bonne-rien-faire-sophie.html), et le hasard a fait que les deux histoires se ressemblent sur beaucoup de points: deux personnes qui ont tout pour réussir, et qui quittent tout du jour au lendemain pour se faire employer dans une grande maison, sans que ce soit leur formation initiale, loin de là! Même si j'ai adoré le roman de Kinsella, qui m'a bien fait rire, j'ai préféré celui de Legardinier, même s'il m'a fait pleurer...

En fait, Gilles Legardinier met beaucoup d'éléments de sa vie dans ses romans, et ça se sent. C'est un auteur qui arrive à me faire passer du rire aux larmes en quelques lignes. Dans ce roman, le personnage est très attaché aux "dernières fois": le dernier coup de fil, le dernier câlin, le dernier regard, le dernier sourire... Dès le départ, j'ai eu beaucoup de sympathie pour ce personnage, car moi aussi, je me rappelle des dernières fois avec des proches que j'ai perdu... C'est une obsession, et je vois que je ne suis pas la seule à la partager.
Il y a un passage en particulier qui m'a fait pleurer comme une madeleine dans ce merveilleux roman, j'en ai les larmes aux yeux rien que d'y penser: Andrew aide la jeune Manon, enceinte, à écrire une lettre au garçon qui l'a quittée. Il trouve les mots justes, de beaux mots, les mots qu'il aurait aimé dire lui-même s'il l'avait pu. C'est une lettre tellement belle que je l'utiliserais sans hésitation si je devais en écrire une de la sorte un jour...

J'aimerais rencontrer Gilles Legardinier, même si je sais que je serais incapable de lui parler. Je lui dirais que c'est un auteur qui me rappelle ma propre vie; j'aurais aimé dire au revoir à mon grand-père en sachant que c'était la dernière fois, plutôt que de lui dire des banalités; j'aurais aimé avoir une famille unie plutôt que de devoir chercher mes repères; je sais que je construirais ma vie quand j'aurais moi-même des enfants. Toutes ces choses, je peux les écrire, même si je pleure derrière mon écran, mais je ne pourrai pas les lui dire en face.

Derrière cette apparence de romans comiques, il y a un vrai fond, un bon fond dans chaque roman de Gilles Legardinier. Pour toutes les raisons citées ci-dessus, Complètement Cramé! est un vrai coup de coeur, que je vous conseille fortement!

jeudi 18 décembre 2014

A Dog's life, Peter Mayle

A Dog’s Life, c’est un livre que j’ai mis environ un an à lire. Ca paraît beaucoup. Tout simplement, je l’ai commencé l’an passé, l’ai trouvé assez ennuyant, et quand j’ai vu la taille de ma PàL ( plus que 159 livres d’avance, yes !) je me suis dit qu’il fallait bien que je finisse de le lire. C’est chose faîte.

Sorti sous le titre Une vie de Chien, publié aux éditions Nil en 1997, c’est un roman dont l’idée de départ est originale, mais pas assez bien exploitée (à mon humble avis).


Résumé : Dans le sud de la France, à travers les aléas de la vie de " Boy ", un chien à qui il prête une conscience et l'usage d'une voix intérieure, Peter Mayle se fait le porte-parole de la condition canine, en même temps qu'il se sert de cette métaphore animalière pour pointer quelques travers de la condition humaine.
Boy passe ainsi en revue les propriétaires d'animaux domestiques, les chasseurs, les dresseurs, les couples et leurs amis... Car ce chien n'est pas n'importe qui, fervent admirateur de Proust, ses propos ne manquent pas de mordant! Avec un humour ravageur, chacune des aventures de ce " meilleur ami de l'homme " façonne le portrait, ironique et parfois peu flatteur, de nos propres mœurs.


Le résumé m’a donné envie de le lire. Après tout, ce n’était pas mal de la part de Peter Mayle de nous raconter l’arrivée du chien qu’il adopte dans sa maison, mais du point de vue du chien. Comme l’indique le résumé de Babelio, Mayle profite d’utiliser la voix du chien pour dénoncer certains travers humains.
Néanmoins, je n’ai pas été emballée par la narration. C’est lent, ça manque de rythme, « Boy » passe du coq à l’âne, ce n’est qu’une série d’anecdotes, et des anecdotes que j’ai trouvé sans grand intérêt.
Il est vrai qu’on rigole souvent des bêtises de nos propres animaux, peut-être que Peter Mayle a trouvé ça intéressant de partager son expérience de nouveau maître avec ses lecteurs, mais ça ne m’a pas convaincue.


C’était le premier roman de Peter Mayle que je lisais, j’ai également A Year In Provence dans ma PàL, qui est aussi autobiographique, j’espère que j’apprécierais ce roman davantage.